Note d’information
Participation de CERIEA à la Deuxième réunion technique des Comités Nationaux de Politique Économique (CNPE) sur les dossiers de la surveillance multilatérale du 28 au 30 octobre 2024.
CERIEA a appuyé la Commission de l’UEMOA dans l’organisation, par visioconférence, de la deuxième réunion technique des Comités Nationaux de Politique Économique (CNPE) sur les dossiers de la surveillance multilatérale, du 28 au 30 octobre 2024. Le thème de cette rencontre était : « Effets de la crise sécuritaire sur la gestion des finances publiques des États membres de l’UEMOA ». L’objectif global de la réunion était de permettre aux Experts nationaux, à la Commission de l’UEMOA et aux autres institutions régionales, de mener des réflexions sur les effets de la crise sécuritaire sur la gestion des finances publiques des États membres de l’UEMOA.
Le Centre, à travers son PCA, Mahamadou DIARRA, Professeur titulaire en politique économique, a livré la communication inaugurale sur le thème de la rencontre. Dans ses propos, le Professeur a mis en exergue la situation sécuritaire difficile dans certains pays de l’UEMOA depuis maintenant une dizaine d’années qui a contribué à accentuer vulnérabilité des économies, voire l’instabilité socio-politique dans certains pays de l’Union. Cette situation suscite des questions en lien avec la conduite de la politique budgétaire des pays membres. Ainsi, le Professeur DIARRA a exposé la problématique en posant les questions suivantes : (i) Comment cette crise a affecté les finances publiques des pays de la zone ? (ii) Quelles réactions (réponses) les gouvernements respectifs ont eu à travers la gestion de leurs finances publiques ? et (iii) Quelles sont les pistes de solutions ?
Concernant les effets, le Professeur DIARRA a montré que la crise sécuritaire en cours exerce une forte pression sur les finances publiques des pays de la sous-région. Cela est matérialisé par une croissance des dépenses militaires pour financer la guerre et une augmentation des charges courantes surtout dans les trois pays durement touchés. En effet, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont vu en 2023, la part de leurs dépenses militaires dans les dépenses totales se chiffrer respectivement à 14%, 10% et 15%. Toute chose qui a une incidence sur la santé de leur finances publiques, en particulier le solde budgétaire global et l’endettement.
Au titre des réponses apportées par les États, le communicateur a fait noter une timide réaction des gouvernements de l’Union pour dégager des marges de manœuvre. Il a pour ce faire, souligné la hausse du train de vie de l’État dans certains pays, la faible mobilisation des ressources propres et l’utilisation des dépenses en capital comme un coussin d’air pour faire face au choc. Cette dernière réaction de États est susceptible de réduire le potentiel de croissance à long terme.
Dans sa conclusion, le Professeur DIARRA a tenu à proposer quelques pistes de solutions pour assurer une meilleure gestion des budgets dans un contexte de défis sécuritaires difficiles. Il s’agit entre autres : (i) de la poursuite de la modernisation des administrations fiscales et douanières à travers notamment la dématérialisation/ digitalisation continue des services ; (ii) du renforcement de la politique fiscale à travers l’élargissement de l’assiette fiscale, l’amélioration du contrôle fiscal, etc. ; (iii) de la réduction des charges courantes de l’État en vue de dégager des marges pour augmenter l’investissement public ; (iv) de la poursuite des réformes permettant de mobiliser l’Aide Publique au Développement ; et (v) de l’opérationnalisation du fonds régional de sécurité.
En rappel, cette rencontre marque le 30ème anniversaire de l’instauration de la surveillance multilatérale instituée par le Traité de l’UEMOA. En effet, c’est en janvier 1994 que les États membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) ont signé le traité portant création de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Ce traité institue, dans ses articles 63 à 75, une surveillance multilatérale dont le but est d’assurer la cohérence des politiques budgétaires nationales avec la politique monétaire commune, d’une part, la coordination des politiques budgétaires nationales, d’autre part.
Ont pris part à cette Deuxième réunion technique des Comités Nationaux de Politique Économique (CNPE), les cadres du Département des Politiques Économiques et de la Fiscalité Intérieure (DPE), la Délégation Générale à la Paix et à la Sécurité (DGPS), les experts des États membres (l’exception de ceux de la Guinée-Bissau et du Mali), les représentants de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), de la Commission de la CEDEAO et de l’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO). En plus de la communication inaugurale livrée par le PCA l’appui technique de CERIEA a été matérialisé par la participation active de son Directeur Exécutif, Docteur Oumarou ZOU.
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